La culture québécoise des années cinquante et l’identité qui en découle sont encore le produit de plusieurs siècles d’histoire marqués par la nécessité de la survivance religieuse, linguistique et culturelle, les trois étant si intimement liés qu’il est presque impossible de les séparer. Puis, en 1959, tout bascule! Et les années soixante sont les années de la Révolution tranquille, de la lutte pour une nouvelle identité, non plus canadienne française mais québécoise, non plus française mais québécoise, non plus simplement francophone, mais québécoise. Ces années sont à la fois celle de la quête d’une différence, la différence québécoise, et celle d’une nouvelle identité cependant encore marquée par la tentation de l’homogénéité, d’une identité québécoise « pure laine ». Quelle place y-a-t-il alors dans ce nouveau contexte, pour l’autre, qu’il soit anglophone, ou qu’il soit francophone mais non de souche québécoise? Quelle place y-a-t-il pour la diversité, pour le cosmopolitisme, pour le métissage? Et comment cette recherche d’une nouvelle identité se transcrit-elle dans le discours littéraire et dans la forme même de l’œuvre littéraire? La littérature québécoise des années de la Révolution tranquille et plus tard véhicule en effet une discours identitaire dont nous tenterons de retracer à la fois les grandes lignes, les tendances et les particularités.
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